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L’Empereur Jaune, le fondateur de la Chine

Père fondateur d’un des empires les plus importants de l’Histoire, placé au rang de divinité parmi les vivants et grand initiateur du savoir en Asie, la Chine relate dans sa Tradition millénaire, l’existence d’une figure énigmatique qui aurait été responsable d’apporter la civilisation à son peuple. L’Empereur Jaune, de son véritable nom, Huangdi, est le premier empereur de Chine selon la mythologie. D’après la datation officielle réalisée par les jésuites, il aurait régné de 2698 à 2598 avant notre ère, soit durant un siècle. 

Maître des dieux, l’empereur Huangdi est bon et généreux. Son pouvoir et son prestige sont absolus. On connaît sa biographie grâce au Livre des Han det au Shiji, les Mémoires historiques de Sima Qian qui est le premier historien de la Chine (– 145 et mort en -86 av. J.-C). Empereur suprême de la Terre et du Ciel, il est décrit par les textes comme un être « rayonnant » possédant les cheveux du soleil et les yeux du ciel. Loin d’être spécifique à la Chine, ses caractéristiques mythologiques témoignent d’une histoire commune avec le monde indo-européen. Par exemple Xuanyuan shi est un autre nom de l’Empereur jaune, il comporte deux caractères chinois, qui présentent le radical de la roue. Le premier caractère désigne un type de chariot, tandis que le second signifie l’axe central d’une roue. Pourquoi un tel nom pour l’Empereur Jaune ? Est-ce en raison de l’utilisation de chars, qui est le symbole par excellence des Indo-Européens ?

Dans le livre chinois intitulé “Shen Nong Ben Cao Jing” (Classique de la matière médicale de l’empereur Shen Nong), il y a la référence à l’empereur jaune comme étant “le maître aux cheveux jaunes” mais le terme utilisé pour désigner la couleur “jaune” en chinois ancien est “huáng” (黄), dont le radical guāng” (光), signifie la lumière du soleil. Il y a une dimension symbolique des couleurs que nous n’avons pas en français, la traduction la plus juste n’est pas de parlé de couleur jaune mais solaire (d’ailleurs l’Empereur jaune est intiment lié au soleil dans la tradition chinoise). Ensuite dans le Shanhaijing (Classique des monts et des mers), la description de l’empereur jaune mentionne ses “yeux de couleur céleste” ou “yeux du ciel” (tianmu). Ce texte décrit souvent l’empereur jaune comme un être divin ayant une profonde connexion avec le ciel. Puis dans le Huainanzi, l’empereur jaune y est décrit comme ayant des “yeux célestes” ou des “yeux du ciel”

Au 2e millénaire avant notre ère, alors que les tribus chinoises étaient encore primitives, des royaumes aryens hautement développés existaient à l’ouest, dirigés par de véritables dynasties maîtrisant des technologies avancées pour l’époque, comme la métallurgie, la construction de temples et de palais, la fabrication de chars et d’armements, ainsi que la conception sophistiquée de vêtements et de potions médicinales. L’Empereur Jaune, également connu sous le nom d’Empereur de Jade, est originaire du sommet du mont Kunlun, une région qui sépare le Xinjiang et le Tibet en Chine. 

Les travaux archéologiques réalisés dans cette région ont révélé des momies datant de plusieurs milliers d’années, présentant un ADN européen. Ces découvertes corroborent l’idée d’une présence européenne dans la région bien avant la naissance de l’Empire chinois. Certains chercheurs suggèrent que l’Empereur Jaune était en réalité le dieu du Tonnerre des Tokhariens, un peuple indo-européen vivant dans les montagnes de l’ouest de la Chine. 

L’influence des peuples indo-européens, tels que les Scythes et les Tokhariens, dans la genèse des techniques et des formes culturelles dans la partie septentrionale de la Chine est mise en évidence par des découvertes archéologiques. Les études révèlent également que l’importation du jade en Chine depuis l’ouest est bien documentée depuis l’Antiquité. Des reliques de jade provenant des environs de Hotan ont été retrouvées dans une tombe de la dynastie Shang. L’Empereur Jaune est associé à cette pierre précieuse aux vertus purificatrices et éternelles extraite du mont Kunlun par les Tokhariens. Sur la base de l’étude des mythes et des légendes, des chercheurs proposent une interprétation historique selon laquelle des peuples indo-européens sont arrivés dans l’ouest de la Chine et ont progressivement migré vers l’est, entrant en contact avec des tribus locales primitives. Ces peuples indo-européens ont mélangé leurs cultures avec celles des tribus locales et ont fini par exercer une influence majeure sur la population et le territoire. Les récits mythologiques fondateurs de la Chine racontent comment la nation de l’Empereur Jaune est venue de l’ouest et a apporté la civilisation en conquérant les peuples indigènes des rivières Jaune et Yangtsé. Ces histoires ont constitué le mythe fondateur de la Chine, symbolisant le passage de l’obscurité à la lumière civilisatrice. Malgré des réinterprétations ultérieures, l’Empereur Jaune reste un symbole important pour l’État chinois, bien que son essence première ait été quelque peu perdue au fil du temps. En conclusion, les recherches archéologiques, génétiques et linguistiques révèlent l’existence de migrations indo-européennes dans l’histoire de la Chine, avec des peuples tels que les Tokhariens jouant un rôle clé dans la formation de la civilisation chinoise. Ces découvertes remettent en question le récit traditionnellement centré sur la Chine et ouvrent de nouvelles perspectives sur les influences et les échanges culturels entre les peuples de l’Asie centrale et de la Chine.