Comme le rappel André Martinet : « Tout ceci suggère que l’indo-européanisation, de l’Inde à l’Irlande et à l’Islande, a dû se faire de façon assez graduelle […] » dans son livre Des steppes aux océans, l’indo-européen et les “indo-européens”. L’Irlande est une région celtique qui a réussi à préserver sa culture ancienne en évitant l’influence romaine et latine jusqu’à sa christianisation au 5e siècle.
Cette préservation a permis d’observer des parallèles surprenants avec la culture aryenne de l’Inde antique. Il y a plus de 3000 ans, les peuples blancs de culture indo-européenne (de leur nom véritable les Aryens) s’étendaient sans interruption de l’Irlande à l’Inde antique. Les Aryens de la racine Arya qui signifie les hommes libres ou honorables, étaient le groupe qui reliait culturellement l’Irlande à l’Inde ancienne. Les druides, caste intellectuelle de l’ancienne société celtique, partageaient de nombreuses similitudes avec les brahmanes de l’Inde antique. Le nom même de druide est composé de deux racines celtiques qui ont des parallèles en sanskrit. En effet, la racine “Vid”, qui signifie la connaissance, est également présente dans le mot sanskrit “Veda”. Le “dru”, racine celtique qui signifie l’immersion, apparaît également en sanskrit. Ainsi, le druide signifie celui qui est immergé dans la connaissance.
Le professeur Calvert Watkins de Harvard est l’un des principaux experts linguistiques à souligner que parmi tous les vestiges linguistiques celtiques, le vieil irlandais représente une branche très archaïque et bien préservée des langues de la famille indo-européenne au même titre que le Sanskrit de l’Inde. Une autre similitude fascinante est que les anciens Irlandais et Hindous utilisent le nom de “budh” pour désigner la planète Mercure, et cette racine apparaît dans toutes les langues celtiques ainsi qu’en sanskrit, signifiant “victorieux”, “don de l’enseignement”, “accompli”, “éclairé” et “exalté”. Les noms de la célèbre reine celte Boudicca au 1er siècle de notre ère contiennent la même racine que celle de Bouddha, qui est le participe passé du même mot sanskrit signifiant “celui qui est éclairé”. Les comparaisons sont presque infinies. Dans la mythologie celtique d’Irlande, Danu était considérée comme la déesse mère, c’est à dire que les dieux et déesses irlandais étaient ses enfants. Elle incarnait les eaux divines qui tombaient du ciel et nourrissaient Bill, le chêne sacré dont les glands donnaient naissance à leurs enfants. Les eaux de Danu ont créé le fleuve Danuvius, aujourd’hui appelé le Danube. Ainsi, de nombreux fleuves européens portent le nom de Danu, tels que le Rhône, qui s’appelait le Ro-Dhanu, c’est-à-dire le grand Danu. Les rivières étaient sacrées dans le monde celtique, tout comme dans l’Inde aryenne, où des offrandes y étaient déposées et où les enterrements étaient souvent organisés. Et bien figurez-vous que Danu est aussi une déesse primordiale dans la tradition hindoue en tant que déesse des eaux, représentant sa force nourricière et régénératrice. Elle est associée à la fertilité, à la fécondité et à la protection des sources, des rivières et des océans. Danu est souvent représentée comme une figure bienveillante, apportant la vie et la prospérité à travers ses eaux sacrées. La Tamise, qui traverse Londres, porte encore son nom celtique de Tamesis, c’est-à-dire la rivière sombre, qui partage le même nom qu’un affluent du Gange : Tamesa. Il n’y a pas de coïncidence.
L’ancien système juridique irlandais était étroitement lié aux lois indiennes de Manu, et les légendes irlandaises et galloises présentaient également des ressemblances frappantes avec les histoires racontées dans les Veda. Les divinités celtes et hindoues partageaient également des similitudes. Danu, déesse-mère en Irlande, était associée aux eaux divines et était à l’origine du fleuve Danube. Les rivières étaient sacrées dans les deux cultures, et de nombreux noms de fleuves en Europe avaient des parallèles en Inde. Les anciens Celtes et indo-aryens pratiquaient des sacrifices de chevaux et avaient des poèmes de louange pour les guerriers. Le calendrier celtique présentait des similarités avec le calendrier védique, et les noms pour la planète Mercure avaient des racines communes en celtique et en sanskrit. La cosmologie celtique et védique reconnaissaient des mondes interdépendants, et leurs divinités incarnaient les forces naturelles. Les rituels sacrés et les pratiques spirituelles étaient également similaires, avec des poèmes chantés et une transmission orale de la connaissance. Les femmes étaient honorées dans les sociétés celtes et védiques, et les idéaux de vie épanouie étaient similaires. Les modèles familiaux et les calendriers partageaient également des similitudes. Ces parallèles culturels entre les anciens Celtes et les Indo-Aryens d’Inde sont fascinants et révèlent des liens surprenants entre ces deux régions éloignées. Ils nous permettent de mieux comprendre l’héritage culturel de l’Irlande et l’importance de la préserver pour mieux comprendre nos origines.