Contrairement à l’opinion dominante, la croyance en la réincarnation ne se limite pas aux cultures asiatiques. En réalité, on la retrouve partout à travers le monde et notamment parmi les systèmes de croyances préchrétiens des peuples européens. De nombreuses sources anciennes témoignent de cette croyance partagée par nos ancêtres, qui considéraient la réincarnation comme faisant partie intégrante de leur vision du monde et de la destinée de l’âme. La foi en la réincarnation est confirmée par les pratiques spirituelles autochtones dans toute l’Europe. De nombreuses religions issues d’une racine indo-européenne commune partagent la croyance en la renaissance de l’âme dans un autre corps. Cette croyance est plus ou moins présente dans différentes religions païennes européennes.
Chez les Celtes, les druides croyaient en l’immortalité de l’âme et enseignaient que celle-ci passait d’un corps à un autre. Jules César a écrit dans la Guerre Gallique (Commentari de bello gallico) : « Les druides veulent surtout inculquer la conviction que l’âme ne meurt pas, mais passe après la mort d’un corps à un autre et ils croient que cette foi, en supprimant la peur de la mort, stimule le courage. » Au 1er siècle avant notre ère, Alexander Cornelius Polyhistor a écrit : « La doctrine pythagoricienne prévaut parmi l’enseignement des Gaulois selon lequel les âmes des hommes sont immortelles et qu’après un nombre fixe d’années elles entreront dans un autre corps. »
Il existe également l’idée de renaissance dans le paganisme germanique. Dans l’Edda poétique, Helgi Hjörvarðsson et Sváva renaissent à plusieurs reprises pour réaliser des exploits. KA Eckhardt, qui a publié un livre sur le concept de renaissance au sein de la famille élargie ou du clan, a suggéré que la position d’enterrement avec les jambes tirées contre le corps imitait la position du fœtus dans l’utérus et était donc une preuve de la croyance en la renaissance. La véritable Edda poétique ou l’Edda ancienne n’a été découverte qu’au XVIIe siècle, et l’un de ces fragments est couronné d’une courte annotation faisant référence à la foi en la renaissance des âmes : “On dit de Helgi et de Svava qu’ils sont nés de nouveau.” De plus, Appien d’Alexandrie a écrit sur la croyance en la renaissance de l’âme chez les tribus germaniques, mentionnant que les Teutons n’avaient pas peur de la mort car ils espéraient renaître. Ces exemples prouvent que l’idée de réincarnation n’était pas inconnue des peuples germaniques. De nombreux chercheurs affirment également que la pratique courante consistant à donner aux enfants le nom de leurs grands-parents ou de leurs grand-mères est associée à la foi en la résurrection de l’âme du parent décédé au sein de la famille. Selon les exemples mentionnés, Helga et Olaf portent tous deux le même nom au cours de leurs différentes vies